Les déplacés de guerre qui ont fui les affrontements liés au M23 dans les territoires de Rutshuru et Masisi et qui sont maintenant cantonnés dans quelques sites du territoire de Nyiragongo traversent des moments extrêmement difficiles en cette période de fortes pluies. Leurs abris sont dans un état de délabrement avancé, avec des bâches déchirées qui permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer et inondent les abris, obligeant de nombreux ménages à passer la nuit debout dans leurs cases. Cette situation précaire touche notamment les camps de déplacés de Kanyaruchinya et de Kayembe terrain, où notre reporter s’est rendu ce mercredi 27 septembre 2023.
Les milliers de déplacés, originaires des zones occupées par le M23 dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, se sentent démunis face à cette période pluvieuse. Certains d’entre eux saluent les efforts du Programme Alimentaire Mondial (PAM), qui reste leur principal soutien. Ils appellent à la pacification de leurs régions d’origine. Voici quelques témoignages poignants :
« La vie devient très difficile pour nous lorsque la pluie arrive. Les bâches sont en mauvais état, et la présence de la pluie est un véritable cauchemar. L’eau de pluie pénètre facilement dans nos petites maisons. La boue et l’eau nous rendent mal à l’aise, et nous avons du mal à dormir. Nos enfants souffrent énormément pendant ces jours de pluie. »
« L’eau s’infiltre de partout. Les enfants sont particulièrement touchés par cette situation. Nous avons besoin de nouvelles bâches. Lorsqu’il pleut, tout le monde se demande où aller. Les cas de maladie, en particulier chez les tout-petits, commencent à se multiplier. Nous appelons le gouvernement et les personnes de bonne volonté à penser à nous. Nous voulons retourner chez nous. »
Selon Jean Baptiste Habimana, Chef du site Kayembe terrain, la situation est catastrophique, en particulier pour les enfants, les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées. Il craint que ces conditions précaires ne conduisent à de nouveaux défis, notamment l’apparition de maladies comme le choléra :
« Certains déplacés sont cantonnés dans des écoles, et ils n’ont pas non plus d’abris car ils doivent libérer les salles de classe pendant les heures de cours. En raison de ces conditions précaires, nous risquons de faire face à une épidémie de choléra, comme cela s’est déjà produit dans ce camp. »
Depuis près de deux ans, de nombreuses zones des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo sont sous occupation du M23. Les autorités militaires congolaises continuent de rassurer la population, affirmant leur détermination à reprendre le contrôle de toutes les zones occupées par les rebelles du M23.
Prospère HERI NGORORA