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Nord-Kivu: Goma plonge de nouveau dans le noir, ligne moyenne tension endommagée par une bombe

Ce mercredi, la ligne moyenne tension de Virunga Energies desservant la ville de Goma en électricité a été à nouveau endommagée par une bombe, plongeant la ville dans l’obscurité malgré les réparations effectuées la veille.

Dans un communiqué rendu public en après-midi, Virunga Energies précise qu’elle est actuellement dans l’incapacité de fournir de l’électricité à la ville de Goma et ses environs. La société assure cependant qu’elle met tout en œuvre pour effectuer les réparations dans les plus brefs délais, sans fournir plus de détails. Selon des sources internes de Virunga Energies, la zone reste inaccessible en raison des affrontements entre le M23 et les jeunes d’autodéfense enregistrés jusqu’à l’après-midi. Elles confirment que des câbles ont été touchés, par opposition à mardi où un poteau avait été endommagé. La population est invitée à faire preuve de patience, car la réparation de la ligne à haute tension demande plus d’efforts. Une fois le calme rétabli dans la région, l’équipe pourra se concentrer sur les travaux de réparation de la ligne moyenne tension, dont les coûts sont moins élevés.

Il convient de rappeler que mardi, les techniciens avaient été accompagnés par une équipe de l’EAC. À ce jour, Virunga n’a pas précisé de quel côté venait la bombe, que ce soit du M23 ou des jeunes d’autodéfense qui se battent dans cette région depuis quelques jours.

Dans un communiqué, les FARDC accusent le M23 d’être à l’origine de ces coupures d’électricité, affirmant que le groupe largue des bombes sur la ligne de transport. Le porte-parole de cette rébellion, sur son compte Twitter, attribue plutôt la responsabilité à la force gouvernementale.

Tandis que nous parlons des affrontements, les combats ont repris ce mercredi sur l’axe Masisi. Les hostilités entre le M23 et les jeunes d’autodéfense, les Wazalendo, se sont étendues à plusieurs villages de ce territoire, notamment « Petit Masisi, » « Nturo, » et « Kilorirwe. » Ces affrontements ont débuté vers 5 heures du matin et l’intensité s’est accrue vers 8h30.

Pendant ce temps, les soldats du contingent burundais ont quitté la ville de Kichanga tard dans la nuit, abandonnant leur base, qui a été incendiée ce mercredi par une bombe d’origine inconnue. Une autre unité du même contingent burundais, qui se trouvait à Mwesso, a également quitté la région ce mercredi. La destination de ces troupes demeure inconnue, mais la société civile de la région signale que les relations étaient tendues depuis trois jours entre ces soldats déployés dans la région dans le cadre de l’EAC et le M23. La rébellion accuse cette force d’avoir facilité le passage des jeunes d’autodéfense qui avaient conquis la ville, avant de la perdre il y a presque deux semaines. Suite à cette tension, les Burundais avaient déjà laissé leurs véhicules à Kimoka et sont partis sans véhicules.

Dans un communiqué, la hiérarchie militaire de ce contingent burundais déplore que ses troupes soient accusées de tous les maux.

Pendant ce temps, dans la zone de BAMBO, théâtre des combats de mardi, un calme apparent a été observé ce mercredi. Plusieurs sources signalent un bilan d’au moins 6 civils tués et une dizaine de blessés, ainsi que des maisons endommagées. De nombreux habitants de cette localité ont également fui la zone.

Jérémie KIHAMBU