Les drapeaux étaient en berne devant tous les bureaux et services de l’État ce lundi, suite à un deuil national décrété par le gouvernement de la RDC en mémoire des citoyens morts dans la catastrophe naturelle enregistrée jeudi dernier dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. L’équipe gouvernementale venue de Kinshasa s’est rendue sur le terrain ce lundi pour constater les dégâts et compatir avec les familles qui ont perdu les leurs dans les éboulements de terre qui ont englouti plus de 200 personnes jusque-là. Notre reporter revient de KISHUSHU et NYABUKUBI, deux villages endeuillés.
Des pleurs, de la souffrance, de la tristesse se lisent sur les visages des habitants de Kalehe. Plusieurs personnes sont mortes et d’autres sont portées disparues, des maisons ont été emportées, des champs dévastés suite à des pluies diluviennes qui se sont abattues dans les deux villages jeudi 05 mai vers 17h, un jour de marché.
« C’était vers 17 heures 04 minutes que la pluie a commencé. C’était le jour du marché où il y avait du monde dans ce marché. Tous ceux qui y étaient ont péri dans cette catastrophe. On a juste vu des grosses pierres et une vague d’eau descendre des montagnes et se renverser dans le village. Ma femme et mes 3 enfants sont décédés, ils étaient au marché. Je ne retrouve pas mon fils non plus qui était à la maison ».
« Moi j’ai perdu ma mère et 6 autres membres de ma famille qui étaient dans la maison. Même la maison n’existe plus, elle a été complètement détruite. C’est la catastrophe ».
Le bilan, quoique encore provisoire, reste alarmant. L’administrateur du territoire parle d’au moins 203 corps déjà sortis des décombres. Jusqu’à l’arrivée de l’équipe ce lundi, les recherches se poursuivaient :
« La boue est descendue de la colline et a enseveli maisons et population. Et s’il faut évaluer les dégâts humains et matériels, on ne sait pas compter. C’était tout un village. À Bushushu, par exemple, il y avait plus de 500 ménages. Mais dans les décombres, on a récupéré plus de 203 corps sans vie, et les recherches continuent car il y a des disparus ».
Le président des jeunes du village Bushushu révèle que ce n’est pas la première catastrophe enregistrée au niveau local. CHIZA BASHOGO Urbain demande au gouvernement de délocaliser ce village pour éviter les prochains dégâts :
« Nous exhortons le gouvernement à délocaliser les villages car ce n’est pas la première fois. Il y a moins de 6 mois, un autre drame de ce genre a été enregistré ici-même mais n’avait pas fait autant de dégâts mais il y avait des morts ».
Il sied de rappeler que 4 autres personnes sont mortes suite aux pluies à Minova dans le groupement de Buzi toujours en territoire de Kalehe.
Aline KATALIKO