Le député provincial honoraire du Nord-Kivu, Promesse Matofali, s’insurge contre l’initiative du parti au pouvoir visant à modifier la Constitution de la RDC. Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, enregistrée dimanche dernier, 29 septembre, lors d’une matinée politique au siège du parti à Kinshasa, le président de l’UDPS par intérim précise que certains articles de la loi fondamentale du pays doivent être déverrouillés, notamment celui concernant la durée du mandat du président de la République. Augustin Kabuya s’exprimait en lingala.
« La révision constitutionnelle n’est pas en soi une mauvaise chose. J’ai été désigné formateur après les élections. Il ne faut pas dénaturer les choses. Je connais les problèmes au sein de la Constitution, notamment en ce qui concerne la désignation du Premier ministre. Le formateur prend parfois même deux mois pour remettre son rapport. Il y a aussi un temps pour les recours. Après l’élection du président, il y a 6 mois qui s’évaporent ainsi. Et lorsqu’on dit souvent que le mandat du président est de 5 ans, est-ce vraiment le cas ? Il passe deux ans d’abord en conciliabules, et la cinquième année est consacrée aux élections. »
En réaction, dans une vidéo parvenue à la radio Tayna ce mardi, Promesse Matofali, ancien député provincial du Nord-Kivu, appelle la population du Nord-Kivu à barrer la route à cette initiative politique, qu’il juge trop dangereuse pour le pays. Ce cadre d’Ensemble pour la République, un parti de l’opposition, estime que la souffrance des Congolais continue de s’accroître malgré les nombreuses promesses non tenues par le pouvoir en place. Proche de Moïse Katumbi, il pense que toucher aux articles verrouillés de la Constitution, c’est provoquer la population.
Promesse Matofali YONAMA.
« Nous devons être prudents par rapport au projet macabre de l’Union sacrée sous le régime de Félix Tshisekedi. La situation empire comparée à avant. Récemment, le M23 occupait 3 territoires, mais aujourd’hui, ils en contrôlent 4 sur les 6 qui composent la province du Nord-Kivu. La criminalité urbaine ne cesse de grimper, jusqu’à atteindre même 2 900 FC. Les massacres de la population continuent dans le territoire de Beni, et même en Ituri. L’état des routes est déplorable, n’en parlons même pas. C’est la même situation pour la ville de Kinshasa, où l’on a du mal à croire que c’est la capitale du pays. Ils veulent modifier la Constitution, surtout en changeant la durée du mandat du président de la République. Ces gens n’ont pas de plan, ni de vision pour changer ce pays. Je demande à la population de barrer la route à cette initiative. »
Matofali s’exprimait à l’occasion des 10 mois depuis les élections de décembre 2023 en RDC. Notons qu’avant toute modification de la Constitution, un référendum est prévu. Pour Albert Masomeko, analyste politique, il faut attendre cette étape cruciale pour discuter des avantages ou des désavantages de modifier cette loi fondamentale de la RDC.