Un présumé voleur a été lynché et brûlé vif par une foule en colère dans le quartier Mabanga-Nord, entre les avenues Kindu et Kabingwa, dans la nuit de lundi à ce mardi 3 décembre 2024. Selon des témoignages recueillis sur place, les faits se sont déroulés aux environs de 23 heures. Un groupe de bandits aurait tenté de braquer un taxi au niveau de Bingombe, près des deux antennes. Alertés par les cris, des jeunes patrouilleurs sont intervenus, obligeant les malfaiteurs à fuir et à se disperser dans différentes directions.
L’un des présumés voleurs, armé d’un revolver, a été poursuivi par la foule en colère. Il aurait tenté de se réfugier dans une parcelle située sur l’avenue Kindu. Cependant, il a été rattrapé par les habitants, excédés par l’insécurité qui règne dans la zone. Après avoir été violemment lynché, son corps a été traîné jusqu’à l’église CECA20 où il a été brûlé.
Témoignage d’un habitant du lieu où le voleur s’était introduit :
« Les jeunes avaient été alertés de la présence d’un voleur. Celui-ci, pour échapper à la foule, a tenté de se cacher dans les parcelles. C’est ainsi que tout le quartier a été alerté. Il a sauté jusque dans notre clôture et s’est assis sur la fondation. Quand les jeunes ont su qu’il était dans notre parcelle, ils nous ont demandé d’ouvrir la porte. Nous, nous ne savions pas qu’il était déjà ici. C’est le père de la parcelle qui est sorti pour ouvrir la porte. Il s’est croisé avec le voleur, mais a cru que c’était l’un des jeunes. Après son passage, le voleur est entré dans la maison. Les jeunes sont finalement venus le capturer, l’ont lynché, et l’ont emmené pour le brûler à l’église CECA20. Il a été aussi désarmé par ces jeunes. »
Contactée à ce sujet, la cheffe du quartier, madame Marie, a exprimé son regret face à cet acte de justice populaire. Elle déplore que la population, en rendant justice elle-même, ait détruit des preuves qui auraient pu permettre aux services de sécurité de démanteler le réseau des bandits.
Cette justice populaire suscite une vive émotion à Goma. Si la population exprime sa colère face à la recrudescence des actes de banditisme et de criminalité, les autorités appellent au calme et rappellent que seul le système judiciaire est habilité à rendre justice.