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GOMA : IL EST DÉSORMAIS POSSIBLE D’ENTERRER DE NOUVEAU AU CIMETIÈRE GABIRO

On peut désormais à nouveau enterrer au cimetière Gabiro. La clôture qui avait été érigée autour de cet espace public de l’État, dédié aux défunts, sera démolie. C’est la décision prise par le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu. Cette annonce a été faite ce lundi 15 octobre, depuis son cabinet, lorsque le Général-Major Peter Cirimwami a donné des ordres au maire de la ville.

Sans tarder, le maire, accompagné de la police, s’est rendu sur place et a ouvert la porte de l’enclos en présence de certaines familles des victimes. Même si la date exacte de la reprise des enterrements dans cet espace de plus de 4 hectares n’est pas encore connue, l’autorité urbaine précise que chacun peut déjà venir entretenir la tombe de ses proches.

Une décision qui réjouit les pionniers de la lutte. Patrick MUNDEKE, notable de la ville, a exprimé sa satisfaction.« Aujourd’hui, nous remettons ce cimetière entre les mains de la population. Là où il n’y a pas de tombes, on pourra continuer à enterrer. Mais attention, n’y faites plus de champs. La semaine prochaine, nous aurons une réunion avec la commission, et nous viendrons démolir cette clôture avec des engins. Ici, il y a entre 7 000 et 8 000 personnes qui reposent. Qu’elles reposent en paix. J’ai un conseil : lorsque vous enterrez vos proches, comme dans la culture africaine, il faut toujours venir entretenir leurs tombes. Les spoliateurs doivent savoir que le combat n’est pas fini. Il s’agit d’abord de récupérer nos tombes. Les victimes ont leur association. Nous finirons par obtenir justice. »

Pour rappel, dans une lettre adressée le 15 juin 2024 au Gouverneur de province, les familles des victimes avaient dénoncé la profanation des tombes dans les cimetières de Gabiro, ITIG et SEP Congo, où reposent leurs proches. Elles avaient affirmé que les spoliateurs avaient bénéficié de la complicité de certaines autorités et de juges véreux. Selon cette correspondance, ces spoliateurs ont rasé et démoli une partie des tombes en s’appuyant sur des arrêtés illégaux et des décisions judiciaires iniques, violant ainsi les lois protégeant ces lieux publics.