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Goma: Enterrement des victimes du 30 Août; un accord difficile, des funérailles émouvantes

L’enterrement des victimes de la tuerie du 30 août dernier, ici à Goma, est intervenu tard dans l’après-midi ce lundi au cimetière Makao. C’est après un compromis trouvé entre les familles des victimes et le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur vers 16h au cabinet du gouverneur de province. Un membre des familles, JONAS BYERAGI, nous en fait un bref compte rendu : « Nous avons parlé longuement avec l’autorité venue de Kinshasa. Un compromis a été trouvé malgré de longues discussions. Mais à la fin, les familles ont jugé préférable d’enterrer les leurs. Nous avons passé quelques minutes de plus pour obtenir le soutien du gouvernement, mais à l’heure où je vous parle, certains corps sont déjà au cimetière. On nous a également fourni des bus pour y arriver. »

Chaque famille a reçu une somme équivalente à 2 000 dollars américains pour organiser les funérailles en famille. 57 tombes ont été préparées. Sur le programme de ces obsèques, le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur pourrait prendre la parole. Pour les détenus qui restent en prison, le ministre a demandé aux familles de coopérer avec les avocats pour solliciter une AUD (Autorisation de Sortie Exceptionnelle) en vue de leur libération provisoire.

Ce compromis sur l’enterrement des victimes intervient après une demi-journée très agitée ce lundi. Les familles des illustres disparus avaient déjà contesté le communiqué publié dimanche dans la soirée par le porte-parole du gouverneur militaire, indiquant que ces citoyens qui ont péri lors de la marche réprimée de la secte Uwezo wa Neno Wazalendo seront inhumés au cimetière Makao. Une décision de la cour militaire lors de la dernière audience de samedi, mais contestée par le collectif des avocats des victimes. Dans une déclaration devant la presse à l’auditorat ce matin-là, le porte-parole du collectif avait déploré que les membres des familles n’ont pas été associés et qu’il fallait libérer les fidèles de la secte qui sont en détention.

Cette contestation s’est manifestée chez certains habitants dans différents coins de la ville. Les 9 véhicules alloués par le gouvernement provincial du Nord-Kivu pour acheminer les corps au cimetière ont été la cible de certains motards du côté d’Heal Africa vers 10 heures. Ces conducteurs de taxi-motos voulaient à tout prix détruire le décor qui était déjà installé sur le charriot du cortège funèbre. Une situation qui a pris de l’ampleur lorsque ces motards se sont croisés avec les manifestants qui voulaient remettre un mémorandum au gouvernorat de province pour l’occasion. 

Un reportage de Magloire MUTULWA :

Pour rappel, c’est le 30 août dernier que 51 personnes sont tombées sous les balles. La plupart sont des adeptes de la secte Uwezo wa Neno Waneno, qui voulaient manifester pacifiquement pour exiger le départ de la Monusco.