Deux cents corps de déplacés ayant fui la guerre du M23 ont été enterrés officiellement ce lundi 2 septembre 2024 à Goma. Une cérémonie de grande envergure pour rendre hommage à ces citoyens, qui vivaient dans différents camps autour de la ville, a été présidée par madame la Ministre en charge des Droits humains, au stade de l’Unité. Jérémie Kihambu était sur place pour la Chaine Verte, et voici son reportage, rendu ici par Gisèle Bagheni.
Sur place, notre reporter a compté 218 cercueils.
Avant d’entrer dans le vif de la cérémonie, plusieurs personnes se demandaient d’où venaient ces corps et où ils étaient déposés auparavant. Nous avons rencontré quelques chefs des sites de déplacés pour tenter d’obtenir des réponses.
Dès 8h00, plusieurs cercueils, peints en blanc et reposant sur des bancs recouverts de nappes blanches, étaient déjà exposés sur le terrain de football de l’Unité, couvert de bâches. D’autres cercueils s’ajoutaient au fur et à mesure. La cérémonie proprement dite a commencé vers 11h30, en présence du gouverneur militaire du Nord-Kivu et des ministres nationaux de la Jeunesse et des Affaires sociales. Pour la Ministre nationale des Droits humains, qui a présidé la cérémonie, la mise en terre au cimetière du Génocide congolais à Kibiti, en territoire de Nyiragongo, revêt un double sens.
Cependant, la société civile ne trouve pas cette exposition publique des corps des victimes appropriée, d’autant plus que le pays a déjà une journée consacrée à la commémoration officielle. Christian Kalamo, président de cette structure citoyenne dans la commune de Karisimbi, déplore cette manière de faire.
À noter que plusieurs personnes, y compris des proches des victimes, ont pris part à cette cérémonie.